La question patrimoniale, en France, à travers la maîtrise d’œuvre publique et privée.

Mémoire pratique – MSP – directeur d’étude : Eric Vaiedelich

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0// Introduction

Juillet 2012, je suis diplômée d’Etat en Architecture. Malgré tout, ce diplôme m’apparaît comme une image, un mirage où l’on veut me faire croire que je suis architecte sans l’être réellement. En effet, ayant toujours travaillé en parallèle de mes études en agence d’architecture, la validation de mon diplôme ne me semble, étrangement, pas avoir changé grand-chose. Ballotée dans une réforme qui a quelques années déjà, je reste persuadée, à tort peut-être, que seuls le temps et l’expérience pourront finaliser mon apprentissage du métier d’architecte.

Pourtant, lorsque je postule à l’agence V.Brunelle ACMH, et que je rencontre Martin Brunelle, mon futur tuteur, après quelques démêlés par mails interposés (« désolé, vous ne correspondez pas au profil que nous recherchons. » « Je me permets d’insister, vous n’avez peut-être pas porté assez d’intérêt à mon parcours.. » « Bien. Soyez à l’agence demain pour un entretien. »…), il me propose une mise en situation professionnelle (MSP) en passant, financement oblige, par l’association de l’Ecole : Passerelle V.

L’agence V.Brunelle ACMH est un petite agence. La branche principale se trouve à Arras où Vincent Brunelle, Architecte en Chef des Monuments Historiques, travaille avec un architecte indépendant et 3 secrétaires administratives. Une autre branche de l’agence se trouve à Paris depuis quelques années et est gérée essentiellement par son fils, Martin Brunelle. Il s’avère que nous auront peu de lien avec l’agence d’Arras, hormis avec Vincent Brunelle qui passe régulièrement et qui gère absolument tous les projets qu’ils soient en région parisienne, ou dans le nord. Martin Brunelle est architecte du patrimoine. L’agence de Paris, composée de Martin, et de deux ou trois collaborateurs, souvent en cursus HMONP ou en stage, s’occupe essentiellement des projets basés en région parisienne. Vincent Brunelle reste le référent principal et chaque détail est réglé et visé par lui, dans un souci de responsabilité. En effet, toutes les décisions prises à l’agence, le sont en son nom.

En tant qu’Architecte en Chef des Monuments Historiques (ACMH), Vincent Brunelle est spécialisé dans le domaine du patrimoine et de sa préservation qui passe par différents types de projets : Réhabilitation*, rénovation*, restauration*, mais aussi extension, mises aux normes et mise en en conformité de bâtiments anciens.

La question du patrimoine et de sa préservation est une question publique. En effet, il semble normal et logique, à un habitant de Paris, par exemple, de se sentir comme propriétaire de sa ville, de la culture et de l’histoire de celle-ci, et de son rayonnement ailleurs. Nous parlons donc de l’image qu’une ville renvoi. Cette image façonne, d’une certaine manière, l’habitant, lui donne une caractéristique, une identité particulière. Tout comme votre lieu de vie (maison, château, HLM, rue, immeuble de standing, etc) fait partie intégrante de ce que vous êtes, aux yeux de la société qui vous entoure, la ville, le territoire que vous habitez, conditionne, d’une certaine manière, vos relations aux autres.

Le patrimoine bâti de celle-ci est donc primordial. Sa préservation est essentielle. Mais quels sont les acteurs de la conservation et de l’évolution de ce patrimoine bâti ? Comment sont définis les critères qui orientent les différentes protections appliquées à ce patrimoine ? Et surtout, si la culture et l’histoire appartiennent à tous et sont en quelques sortes, une propriété publique, il n’en est pas de même des bâtiments au cas par cas qui peuvent appartenir à des particuliers.

Dans une première partie, nous analyseront les différents types d’interventions, les manières de protéger le patrimoine bâti français et les acteurs de la protection, de la préservation et de l’évolution de celui-ci.

Dans un second temps, à l’appui de deux exemples, j’analyserai d’après mon expérience au sein de l’agence V. Brunelle ACMH, les particularités de la maîtrise d’œuvre à dominante patrimoniale, en maîtrise d’ouvrage publique et en maîtrise d’ouvrage privée. Comment se passe, alors, la conduite de projet, comment, et par qui sont appliquées des règles et des procédures censées préserver l’intérêt collectif ?

Enfin, une troisième partie, sera réservée au développement de mon projet professionnel.